Chez Artiref, on connaît bien les hôteliers, on les aide, on les forme depuis plus de 10 ans, on les côtoie quotidiennement. Alors, lorsque l’on voit des nouveautés dans le secteur, vous nous connaissez : on regarde de près !
Depuis quelques années, on ressent une augmentation de la prise de conscience au sujet des enjeux environnementaux dans l’hôtellerie-restauration. C’est plus ou moins bien fait, plus ou moins bien accepté par les clients.
Quand on va à l’hôtel, on a envie de se faire plaisir et de ne plus trop penser à toutes ces contraintes. Les hôteliers ont donc un effort à faire, mais les clients aussi ! C’est une vraie problématique sur notre secteur.
Aussi, lorsqu’on ingurgite autant d’avis que nous (plusieurs milliers chaque mois), on perçoit bien que la thématique revient de plus en plus souvent dans les commentaires. On observe comment évolue la vision des voyageurs et leurs attentes. Clairement, la sensibilité se développe sans être pour autant majoritaire.
Du côté des hôtels et restaurants, il va falloir de toute façon avancer sur le sujet. Si ce n’est par conscience écologique, le manque de ressources et la flambée des prix de l’énergie entraînera une adaptation.
Il y a un peu plus d’un mois, à l’occasion d’EquipHotel, le groupe majorian (Les Collectionneurs, Cadi, JobHospitality) dévoilait sa nouvelle solution bilan carbone pour l’hôtellerie-restauration : Clorofil.
On était aussi à EquipHotel, alors on en a profité pour aller rencontrer Noëlle Fustier, la directrice de Clorofil.
Présentation de cette initiative innovante qui permet aux professionnels de l’hospitalité et de la restauration de devenir acteurs de la transition écologique.
Plan
1. Pourquoi une solution carbone propre aux hôtels/restaurants ?
2. Concrètement, comment ça fonctionne ?
3. Est-ce que ça prend du temps ?
4. Pour aller plus loin
5. Le mot de la fin
Pourquoi une solution carbone propre aux hôtels/restaurants ?
Selon l’ADEME, les hébergements et les restaurants en France représentent 13 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique (industrie particulièrement énergivore qui concentre à elle seule 11 % des émissions au total).
« C’est énorme » souligne Noëlle Fustier. « On ne peut plus nier qu’il y a un réchauffement climatique et le secteur doit prendre toute sa part de responsabilité. La réduction des gaz à effet de serre est capitale, et il y a de plus en plus de contraintes. Avec Clorofil, nous cherchons à devancer ces règlementations. C’est notre rôle d’accompagner les établissements indépendants qui souhaitent faire bouger les choses. Clorofil est d’ailleurs né à la suite de demandes de certains hôteliers et restaurateurs. »
Concrètement, comment ça fonctionne ?
Clorofil est un site internet sur lequel l’établissement peut gratuitement calculer son bilan carbone. Pour cela, il doit répondre à une série de 18 questions autour de 5 thèmes (énergie, achats, traitement des déchets, prestations liées à l’hôtellerie/la restauration, mobilité) qui permettra d’obtenir un bilan complet.
Tout au long de ce questionnaire, des aides sont proposées pour répondre aux questions : convertisseurs, où trouver l’info (sur les véhicules, les bombonnes de gaz…). Une aide à la collecte est également envoyée dès l’inscription. « Et en cas de doute ou de difficulté, un membre de Clorofil est toujours disponible pour aider l’établissement à remplir les données » ajoute Noëlle.
La plateforme, développée en collaboration avec ClimateSeed (expert de la mesure et de la réduction de CO2), est particulièrement intuitive. En clair, tout est fait pour vulgariser les choses et vous permettre de calculer avec le plus de précision possible votre bilan carbone complet.
Est-ce que ça prend du temps ?
« Nos premiers clients ont passé entre quatre heures et deux jours pour établir leur bilan carbone complet » indique Noëlle Fustier. « C’est long, mais ensuite ils sont parfaitement autonomes et peuvent voir l’évolution des données au fil du temps. Par ailleurs, le but est quand même d’en faire une vraie démarche d’entreprise. C’est bien si plusieurs collaborateurs se penchent sur cette collecte de données. »
Pour aller plus loin
Une fois le bilan carbone complet calculé, Clorofil propose des offres sur abonnement pour aller plus loin. Ainsi, à partir de 75 € HT par mois (ou 800 € HT par an), vous bénéficiez de fiches ressources développées, qui vous aiguillent et vous aident à progresser pour atteindre vos objectifs (avec en tête la neutralité carbone en 2050, comme l’a prévu l’accord de Paris « Cop 21 » en 2015).
Un badge Clorofil (1,2 ou 3 feuilles) atteste de vos progrès. Un kit complet de communication est d’ailleurs mis à disposition pour permettre à l’établissement de mettre en valeur son engagement auprès de sa clientèle.
« Il est également possible pour l’établissement d’investir dans un projet de séquestration carbone identifié par ClimateSeed afin de compenser ses émissions résiduelles. » ajoute Noëlle.
Enfin, il est également possible de bénéficier de formations : la fresque du climat, une initiation RSE, des ateliers écogestes ou de prestations de conseil (plan d’actions, accompagnement dans un processus de labellisation…).
Le mot de la fin
« L’outil a été construit pour correspondre à un large panel d’établissements : hôtel, camping, hôtellerie de plein air, petits groupes hôteliers, chambres d’hôte… » précise la directrice. « Maintenant, c’est à vous de faire vos bilans carbones ! C’est de l’intérêt général, la planète a besoin de nous ! »
Nous sommes tous en train de prendre conscience de cette nécessité de sobriété en énergétique, de limiter le rejet de carbone et de plein d’autres choses encore. Les nouvelles générations y sont particulièrement sensibles. Mais une fois sensibilisés, on fait quoi ? Par où commence-t-on ? La tâche semble immense. C’est ce que l’on aime chez Clorofil : il ne s’agit pas d’une recette miracle, mais d’une méthodologie, qui va vous guider vers ce qu’il y a faire, qui va organiser la démarche, hiérarchiser les priorités. Cela permet d’initier la démarche, de ne pas se sentir seul, au pied du mur, mais d’avoir une feuille de route… C’est énorme face à la situation !
Propos recueillis par Jean Riegel