Alors, ChatGPT, plus fort que moi, Thomas ?
J’aime bien cette dimension « fight », entre le bot et l’humain, dans ce cas, j’ai fait lire le contrat B00king à ChatGPT pour lui demander ce qu’il en pensait, chose que j’ai fait de nombreuses fois, lire le contrat B00king et écrire à propos. On va donc voir si son analyse est pertinente, à votre avis, qui analyse le mieux les cgv B00k, ChatGPT ou moi, Thomas ?
Mais au delà de lire le contrat B00king, je voulais illustrer une possibilité qui fait gagner du temps, le pré-machage des contrats par votre assistant préféré
Ces contrats qu’on ne lit jamais… et pourquoi on devrait !
Allez, soyons honnêtes deux minutes. Qui lit vraiment tous ces contrats qu’on nous demande de signer ? Entre la pile de documents qui s’accumule sur le bureau, les mails qui n’arrêtent pas de tomber, et ce groupe qui vient d’arriver sans prévenir… on a autre chose à faire, non ?
Bon, ok, moi, j’adore lire ces contrats, surtout les petites lignes, les petites cgv, vous savez, ce qui est écrit en police 8, sur 2 colonnes, sur 4 pages… surtout lorsque c’est écrit en anglais pour me compliquer la tâche, ça veut dire qu’il y a un loup et j’adore débusquer les loups… J’ai d’ailleurs détricoté le contrat B00king.c0m plusieurs fois sur mon blog ou en conférence.
Et pourtant… Ces contrats, c’est un peu comme les conditions générales de vente sur internet – vous savez, ce truc qu’on coche machinalement en se disant « mais oui, c’est forcément standard ». Sauf que dans notre cas, ces contrats peuvent littéralement faire la différence.
Je vois déjà certains d’entre vous lever les yeux au ciel : « Thomas, on n’a pas le temps pour ça, et de toute façon, c’est du charabia juridique ». Je vous comprends, vraiment. Mais laissez-moi vous montrer pourquoi prendre le temps d’analyser ces contrats est probablement l’un des meilleurs investissements que vous puissiez faire pour votre établissement.
Pourquoi c’est vital de tout décortiquer
Non, je ne vais pas vous faire un cours de droit des contrats (promis !). Mais pourquoi c’est important de les lire, ce qui se joue, ce qui est enjeu.
Les contrats et cgv, vont spécifier, réguler des points comme: la durée d’engagement, les conditions de résiliation, la politique tarifaire, l’appartenance des données, le type et l’exploitation de ces données, l’appartenance du client (dans un contrat de distribution), la juridiction compétente, les obligations de chacun, les devoirs de chacun, les notions de propriété intellectuelle, de marque, les éventuels transferts de responsabilités, les clauses de confidentialités, les cas de force majeure (ou pas), la possibilité de sous-traiter (ou pas), etc … bref, des clauses qui me semblent primordiales, non ?
Et là, c’est assez commun, et là c’est une liste non exhaustive que je viens de faire, si vous faites lire ceci par un avocat, il rigolera certainement de mon « amateurisme ».
Je parle de tous types de contrats, ceux des fournisseurs (électricité, PMS, moteur de resa, ménage, lingerie, fluides, entretien, sécurité, maintenance, certification, etc), ceux des partenaires (office tourisme, distributeur, agences voyages, tour operator, etc), mais aussi les miens (conditions de resa, contrat corpo, règlement intérieur, etc.).
Bref, ça fait un paquet de contrats qu’on signe, qu’on a signés, qu’on a fait signer, ça fait de la lecture
Prendre le temps de comprendre vos contrats n’est pas une perte de temps. C’est probablement l’une des actions les plus rentables que vous puissiez faire pour votre établissement.
Le plus beau dans tout ça ?
Aujourd’hui, avec l’IA et notamment ChatGPT, vous n’êtes plus seul face à ces pavés juridiques. Vous pouvez avoir un assistant virtuel qui vous aide à décortiquer chaque clause, à comprendre les implications, à repérer les points d’attention.
C’est un peu comme avoir un avocat dans votre poche (bon, ok, pas exactement, mais vous voyez l’idée), qui vous aide à transformer ces documents intimidants en informations claires et actionnables.
Pour illustrer cela, je vais vous montrer exactement comment utiliser ChatGPT pour analyser votre contrat B00king.com (ou n’importe quel autre contrat d’ailleurs).
Pourquoi ce contrat-là ? Car il est publique, ce sont des cgv, car il est important et impactant, car il est global (tous les hôtels travaillent avec b00king) et donc vous l’avez lu, vous le connaissez (non, pas sûr), car il est en anglais, car il est truffé de « pièges » (c’est à charge, tout au bénef de B00king), car je le maîtrise pour le lire et l’interpréter régulièrement (genre le gars, il se la pète).
Mais aussi, car j’en ai fait une grosse analyse, donc on sait exactement ce qu’il contient.
Dans un article, publié sur etourisme.info en 2013 (oui ça date), voici les reproches principaux que je faisais: parité tarifaire, parité de disponibilité, l’achat de nom commercial, pollution des résultats naturels, traitement des avis en ligne, les affiliés.
Si vous voulez lire une version récente du contrat, vous la trouverez ici
https://admin.booking.com/hotelreg/terms-and-conditions.html?language=fr;cc1
Soumettons maintenant le contrat b00king à la lecture et analyse de ChatGPT
Le prompt
Pour cela, j’ai besoin d’une version pdf ou texte du contrat. Je pourrais aussi demander à ChatGPT, d’aller lire la page du contrat (celle que je mentionne ci-dessus), j’ai tendance à préférer lui donner un doc, que je maîtrise, aussi bien sur le fond que la mise en page (comme ça je peux enlever tout ce qui pourrait perturber la lecture). J’utilise ce pdf (28 page, en français).
Je vais lui fournir ce prompt
Notez que:
– je lui donne un rôle, il est « expert » en distribution hôtelière
– je lui donne une mission « accompagner un propriétaire d’hôtel à lire le contrat »
– je lui dis de lire le contrat 3 fois (je ne sais pas si ça sert, mais ça me fait kiffer)
– je lui explique les besoins: identifier menace, danger, contrainte
– je lui dis ce que j’attends: lister les points critiques
– comme le contrat est en anglais, je précise que je veux une réponse en français (remarquez que là, je me suis trompé, le pdf est en français).
Ce n’est pas un énorme prompt, je lui laisse beaucoup de liberté, car c’est ce que je veux tester, sa capacité a comprendre. J’aurais pu le guide, en spécifiant que l’hôtel veut rester indépendant, que la relation client est importante, etc.. je reste « vague » exprès pour voir.
Le résultat
Voici ce qu’il me retourne, en moins de 10 secondes, sans autres interactions. Il termine par des recommandations, alors que je ne lui avait rien demandé à ce propos.
Voici les points critiques du contrat de collaboration avec Booking.com que le propriétaire de l’hôtel doit examiner attentivement. Ces clauses peuvent représenter des menaces ou contraintes significatives :
1. Clause de parité tarifaire et des conditions (2.2)
– L’hôtel s’engage à fournir à Booking.com des tarifs au moins aussi avantageux que ceux proposés sur d’autres canaux en ligne ou hors ligne.
– Cette clause limite la flexibilité tarifaire de l’hôtel et peut être contraignante dans certains contextes commerciaux.
2. Commission et frais (2.3, 2.4)
– La commission est due même en cas d’annulation ou de non-présentation facturée au client.
– En cas de litige sur la commission, les montants non contestés doivent être payés immédiatement.
– Booking.com peut exiger un acompte équivalent à trois factures les plus élevées.
3. Gestion des réservations et surréservations (2.6)
– En cas de surréservation, l’hôtel est tenu de fournir un hébergement de substitution de qualité équivalente ou supérieure, aux frais de l’hôtel.
– Booking.com peut agir directement auprès des clients en cas de problème, aux frais de l’hôtel, ce qui réduit le contrôle de l’hôtel sur ces situations.
4. Droits de propriété intellectuelle (3)
– Booking.com a un droit exclusif d’utiliser les contenus fournis par l’hôtel, y compris les descriptions, photos, et tarifs.
– Ces contenus, une fois modifiés ou traduits par Booking.com, deviennent leur propriété, ce qui peut limiter la capacité de l’hôtel à les utiliser ailleurs.
5. Classement et marketing (4.1, 4.3)
– Le classement de l’hôtel sur la plateforme dépend d’algorithmes complexes influencés par des facteurs comme le taux de clics, le taux de conversion, et les commissions payées.
– Booking.com peut utiliser le nom de l’hôtel dans des campagnes publicitaires sans consulter l’établissement.
6. Règlement des litiges et responsabilités (6)
– L’hôtel est responsable des réclamations liées aux informations inexactes ou trompeuses fournies sur la plateforme.
– Les limites de responsabilité de Booking.com sont strictes, et les recours pour l’hôtel en cas de dysfonctionnement sont limités.
7. Résiliation et suspension (7)
– Booking.com peut résilier le contrat avec un préavis de 30 jours ou immédiatement en cas de non-conformité présumée de l’hôtel.
– En cas de résiliation, l’hôtel reste tenu d’honorer les réservations en cours et de payer les commissions dues.
8. Confidentialité et gestion des données (2.8, 3.3)
– Booking.com contrôle une grande partie des données relatives aux clients et à l’hôtel.
– L’utilisation de ces données par Booking.com est extensive et inclut le partage avec des tiers, ce qui peut soulever des préoccupations sur la confidentialité.
Recommandations :
– Consulter un avocat spécialisé en droit des contrats pour évaluer les implications légales.
– Examiner particulièrement la clause de parité tarifaire, les conditions de résiliation, et les obligations en cas de surréservation.
– Assurer une gestion rigoureuse des informations fournies à Booking.com pour éviter des réclamations coûteuses.
Si vous avez besoin d’une analyse approfondie d’une clause spécifique, je peux vous aider davantage.
C’est assez bluffant je trouve, encore faut-il avoir l’esprit critique, la capacité d’analyse, de vérifier, mais c’est bluffant. On y retrouve bien ce que je mentionnais, c’est-à-dire : la parité tarifaire, l’achat du nom commercial, un peu les affiliés avec le partage à des tiers. On ne trouve rien à propos de la dispo, du référencement naturel et de la e-réputation… une question d’interprétation, peut-être de timing, il y a 10 ans entre les 2 contrats, au bas mot. Mais ce qu’il souligne d’autre est tout à fait pertinent, juste et apporte de la valeur. Il a vraiment été chercher les points importants dans ces 28 pages.
Sûrement qu’il aurait mieux valu lui demandez de simplifier le contrat, d’en faire une synthèse compréhensible par tous, plutôt que de lui demander les points importants, il n’y a pas d’interprétation dans une synthèse. Comment ChatGPT peut savoir ce qui est important pour mon business, il faudrait que je l’éduque à qui je suis et qui est mon établissement (vous me voyez venir ?).
L’étape suivante serait de lui demander quels conseils stratégiques il peut donner pour maximiser la relation, pour collaborer de manière équitable, pour identifier et contourner les pièges, pour tirer le maximum de la collaboration, sans y laisser sa chemise…. Humm intéressant….
Vous savez ce qui est génial avec ChatGPT ? C’est sa capacité à vulgariser. Il peut transformer un charabia juridique en explications claires et concrètes. C’est comme avoir un traducteur qui transforme le « juridique » en « langage humain normal ».
Mais attention, je le répète (oui, je sais, je radote, mais c’est important) : ChatGPT est un outil d’aide à la compréhension, pas un substitut à un conseil juridique professionnel. Utilisez-le pour mieux comprendre vos contrats, repérer les points d’attention, préparer vos négociations… mais pour les décisions importantes ou en cas de doute, consultez votre conseil .
Au-delà de B00king : ces contrats qui méritent votre attention !
Je vous vois venir : « Encore des contrats à analyser ? Mais Thomas, on n’a déjà pas le temps ! ». Je vous comprends, mais attendez de voir la suite avant de fermer cet article. Parce que ce que je vais vous raconter pourrait bien vous éviter quelques nuits blanches…
Commençons par l’évidence : vos CGV !
Vous savez, ces fameuses conditions générales de vente que vous avez probablement « empruntées » à un confrère il y a quelques années (allez, avouez, on est entre nous !). C’est LE document que tout le monde néglige, et pourtant, c’est probablement le plus important de tous vos contrats.
ChatGPT peut analyser vos conditions actuelles, mais il peut aussi vous suggérer des améliorations basées sur les dernières évolutions législatives. Et croyez-moi, entre le Covid, les nouvelles règles de protection des consommateurs et les spécificités du secteur, il y a de quoi faire !
La technologie : votre meilleur ami… qui peut vous poignarder dans le dos
Parlons PMS et moteur de réservation. Ces outils sont devenus indispensables, mais leurs contrats sont souvent des nids à surprises. Je me souviens d’un hôtelier parisien qui avait signé un contrat de PMS sans trop y regarder. Quand il a voulu changer de prestataire, surprise : impossible de récupérer l’historique de ses clients dans un format exploitable. Dix ans de données clients, de préférences, d’historiques de séjour… tout ça partit en fumée à cause d’une petite clause bien planquée. (big up Synapse).
C’est le genre de situation où ChatGPT apporte de la valeur. Non seulement il peut décortiquer ces contrats souvent techniques, mais il peut aussi vous expliquer les implications concrètes pour votre activité. Que se passe-t-il si le système tombe en panne un samedi soir ? Qui est responsable ? Comment sont gérées vos données ? Autant de questions cruciales qui méritent des réponses claires.
En fait, les questions que vous posez au commercial en avant-vente, posez-les aussi à ChatGPT en lui fournissant contrat et cgv.
L’assurance : pas sexy, mais vitale
Je maintiens ce point parce que j’en ai trop vu se faire avoir. La crise du Covid nous l’a douloureusement rappelé : tous les contrats d’assurance ne se valent pas. J’ai vu deux hôtels voisins, même standing, même situation… L’un a été indemnisé, l’autre non. La différence ? Quelques mots dans leur contrat d’assurance.
Avec ChatGPT, vous pouvez enfin comprendre ce qui est vraiment couvert. Et croyez-moi, parfois les surprises sont bonnes ! Un camping a ainsi découvert qu’il avait droit à une indemnisation en cas de mauvaise météo prolongée impactant son activité. Il ne l’avait jamais su parce que, avouons-le, qui lit vraiment les 60 pages de son contrat d’assurance ?
C’est assez bluffant de lui fournir le contrat au format PDF et de lui demander si l’hôtel est couvert en cas de « XXXX » et de lui demander l’article le spécifiant, rien que ça, ça fait gagner un temps fou, plus besoin de tout lire pour trouver le paragraphe parlant des risques météo et de la prise ne charger des dégâts en cas de foudre !
La maintenance : votre tranquillité d’esprit
Ascenseurs, climatisation, cuisine… Ces contrats sont comme une assurance vie pour votre établissement. Mais attention aux détails ! Payer 3000€ pour une pièce d’ascenseur parce que son contrat de maintenance ne couvrait que la main d’œuvre, c’est rageant. La pièce ? En supplément, évidemment.
ChatGPT peut vous aider à repérer ces petites clauses qui font mal au portefeuille. Il peut aussi vous aider à comparer différentes offres, parce que croyez-moi, dans ce domaine, les différences peuvent être énormes.
Les partenariats institutionnels : l’or caché
On les oublie souvent, ces conventions avec les offices de tourisme, les CDT, les labels… Ce ne sont pas des « prédateurs » comme certaines OTAs, ils sont fondamentalement de notre côté, mais il y a souvent des pépites cachées dans ces contrats. Des opportunités de visibilité, des formations gratuites, des supports marketing… J’ai vu trop d’établissements payer leur cotisation sans profiter de la moitié des avantages auxquels ils avaient droit !
Le mot de la fin
Vous l’aurez compris, chaque contrat dans notre secteur a son importance. C’est comme une cuisine : chaque ingrédient compte pour réussir la recette. Avec ChatGPT, vous avez enfin un sous-chef pour vous aider à tout analyser !
Encore une fois il faut savoir lui poser la question, il faut savoir prompter, mais au-delà du prompt, c’est avoir l’esprit logique, cohérent, il faut savoir lui faire dire ce que l’on cherche, sans savoir ce que l’on cherche… Encore une fois, c’est un outil, qui fait gagner du temps, qui vous inspire, qui stimule, en aucun cas vous ne devez prendre pour argent comptant ce qu’il dit. Il faut vérifier, avoir l’esprit critique, lui demander de justifier, il y a une « hygiène IA » à avoir.
[PUB] Je serais ravi d’intervenir dans votre établissement pour vous former à l’intelligence artificielle, pour mettre en place un « environnement numérique intelligent« , c’est-à-dire des assistants, ultras personnalisés, spécialisés dans une tâche, qui apporteront de la valeur. J’ai comme ça une dizaine d’assistants qui tournent et m’aide au quotidien, avec plus ou moins de valeur, mais je les éduque et ils deviennent plus pertinents. Cet article a été écrit par l’un d’eux, j’ai dû le relire, le modifier, un peu, beaucoup, mais j’ai gagné 2 heures sur le temps de production d’un article. Le plus long a été, au début, de paramétrer, d’éduquer, un LLM au style, au ton, à la ligne éditoriale « Thomas Yung »….. qu’en pensez-vous ? [/PUB]Mon conseil ? Commencez par vos CGV. Vraiment. Faites-le maintenant. Ensuite, passez à vos contrats technologiques. Pour le reste, fiez-vous à votre instinct : quel contrat vous fait le plus peur ? C’est probablement celui qu’il faut analyser en premier !
Et rappelez-vous : un contrat bien analysé aujourd’hui, c’est potentiellement des milliers d’euros économisés demain. Alors, on s’y met ?
PS : Si vous vous demandez encore par où commencer… relisez le paragraphe précédent. Vos CGV vous attendent !
Article écrit par Thomas Yung
Article écrit avec un assistant IA dédié à la rédaction d’articles et ultra personnalisé selon le style, le ton, les valeurs et l’audience de Artiref et Thomas Yung
Images générées par IA